Aller au contenu principal

Voyage en Sicile, par M. de Non, Gentilhomme ordinaire du Roi, de l'Académie royale de Peinture et Sculpture

couverture du document
Veuillez vous connecter pour réserver

Voyage en Sicile, par M. de Non, Gentilhomme ordinaire du Roi, de l'Académie royale de Peinture et Sculpture

Année de parution :
1788
2 ff., 248 p., 1 f. : plan : in-8
Disponibilité Support Médiathèque Localisation Cote
Exclu du prêt Fonds patrimonial Bibliothèque Adultes Réserve FL 1926/A
Le Voyage en Sicile de Dominique-Vivant Denon (1747-1825) s'inscrit dans le cadre d'une des entreprises éditoriales marquantes du XVIIIe siècle : le Voyage pittoresque ou Description du royaume de Naples et de Sicile (1781-1786) de l'abbé de Saint-Non. Ce dernier, associé à Jean-Benjamin de Laborde - ex-premier valet de chambre de Louis XV -, confia à Denon - dessinateur, graveur, voyageur et diplomate en disponibilité -, la direction d'une équipe chargée de rassembler sur place la documentation nécessaire. Alors que les architecte Louis-Jean Desprez et Jean-Augustin Renard ainsi que le peintre Claude-Louis Châtelet fournissaient des dessins, Denon devait livrer le récit de ce périple (1777-1778) dans une Italie du sud alors encore peu explorée par les voyageurs. Pour les volumes de son Voyage pittoresque, Saint-Non préféra réécrire le texte à sa façon en s'inspirant du manuscrit de Denon. L'abbé se justifiera plus tard en indiquant que le Journal du diplomate voyageur était écrit "si fort à la hâte et avec si peu de soin" et précisant qu'il en était de toute façon le commanditaire et propriétaire, "propriété fort chère" d'ailleurs. En 1783, parut à Londres la première partie du récit d'un voyageur anglais, Henry Swinburne, qui avait également parcouru le royaume de Naples entre 1777 et 1780. Laborde - évincé du projet du Voyage pittoresque -, en proposa la traduction française - Voyage de Henri Swinburne dans les deux Siciles en 1777, 1778, 1779 et 1780, traduit de l'anglais par un voyageur français, Paris, 1785 -, agrémentée de notes et de références au Voyage de Denon, dont toute la spontanéité avait, selon lui, été mutilée par Saint-Non. Laborde traduisit et publia en 1787 la seconde partie du récit de Swinburne éditée à Londres en 1785, en l'augmentant de notes, de commentaires et de fragments du journal de voyage de Denon. Quelques mois plus tard, sous couvert de Swinburne, il y ajoutait "de façon suivie" le Voyage de Denon en Sicile. En 1788, paraissait enfin chez Didot le Voyage en Sicile, par M. de Non. Il s'agissait du volume publié l'année précédente, muni d'une nouvelle page de titre : la première édition officielle et signée de l'auteur. Il est sans vraisemblable que Denon, rentré en France en 1785, ait retravaillé son manuscrit avant sa publication par Laborde (1787) et la reconnaissance finale du Voyage en Sicile (1788). Au-delà de la description des vestiges antiques et des paysages, le Voyage de Denon vaut aussi pour le ton naturel et le regard de l'auteur, sa curiosité, son humour, sa tolérance, son scepticisme et son ironie : l'esprit et le sourire des Lumières cheminant à dos de mule sous le soleil sicilien !